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Construction des couteaux à lame fixe : full tang, stick tang, half tang…

Les couteaux à lame fixe peuvent être construits de différentes façons. Vous trouvez un couteau pour chaque utilisation. Mais au-delà des types d’acier et des formes de lames, il y a bien d’autres différences. En particulier dans la construction même de ces couteaux. Le tang par exemple ! Knivesandtools vous explique.

Qu’est-ce que le tang d’un couteau ?

Dans cet article nous vous expliquons tout ce qu’il y a à savoir sur le tang d’un couteau. Il s’agit de la soie, la partie en acier qui prolonge la lame et servant à fixer le matériau du manche. Ce tang peut avoir différentes formes et nous en vous parlons ici !

Stick tang

Il s’agit de la façon classique traditionnelle de fixer un manche sur une lame. À l’origine, tous les couteaux étaient forgés, la pièce d’acier formait donc une lame prolongée d’une ‘’queue’’ disparaissant ensuite dans le manche. Un stick tang donc, aussi appelé rat tang pour sa ressemblance avec une queue de rat derrière la lame.

Le classique KA-BAR 1217 est également équipé d'un stick tang. Il a également une lame scandi grind pour que la construction vous aille bien.

De nos jours, le stick tang revient sous une forme différente. Certaines constructions ont un manche collé autour du stick tang et vous apercevez la soie ressortir à l’extrémité du manche. Cette extrémité est ensuite ‘’frappée’’ afin que le manche ne glisse pas hors du couteau. Pour être sûrs que le manche reste en place, certains couteliers ajoute un clou à travers le manche quand d’autres créent un pas de vis sur le stick tang pour y visser un boulon. Le plus gros avantage de cette construction est que le couteau est souvent plus léger que les modèles de construction différente.

De nos jours, le stick tang se retrouve principalement sur les couteaux à caractère classique ou pour les couteaux destinés à être plus légers comme pour dépecer le gibier après une partie de chasse. En revanche, lorsque vous voulez travailler avec du bois, cette construction n’est souvent pas suffisante. Il vaut mieux opter pour un couteau plus lourd.

Full tang

De toutes les constructions modernes de couteaux à lame fixe, le full tang est la plus solide. Dans ce cas, la soie est de la même taille que le manche qui se placera autour. L’épaisseur de la lame se poursuit donc sur toute la longueur du couteau. Le manche est donc aussi résistant que la lame. Souvent même plus solide car la lame perd de son épaisseur en allant vers le tranchant.

La Bark River Bravo 1 est un bon exemple de lame Full Tang. Vous pouvez voir comment l'acier traverse toute la poignée.
Une lame bushcraft nue de Real Steel. De cette façon, vous pouvez voir clairement comment l'acier de la lame passe à travers tout le manche.

Si vous avez besoin d’un couteau pour une utilisation intensive et pour l’emmener absolument partout avec vous, alors le full tang est ce qu’il vous faut. Il serait dommage qu’au moment où vous en avez le plus besoin, votre couteau ne soit pas à la hauteur car vous avez opté pour une construction trop faible.

Le full tang est donc parfait en toutes circonstances. Mais pour ceux qui aiment pinailler cette construction présente deux inconvénients, le premier étant le poids. Le couteau étant construit avec une plus grosse pièce d’acier, il est relativement lourd. Le deuxième se présente par temps très froid quand l’acier devient glacial. De nombreux couteliers scandinaves optent pour une construction différente pour cette raison. Dans les pays nordiques, ils connaissent très bien les effets désastreux de l’acier glacial sur la peau et croyez-nous, c’est vraiment pas cool… !

Le Helle Temagami 300 est un bon exemple d'une lame half tang

Half tang

Comme son nom l’indique, cette construction est un compromis entre le full tang et le stick tang. On ne la voit pas souvent mais le Helle Temagami en est un bon exemple. La soie ressemble beaucoup au full tang. Vous pouvez l’apercevoir sur le dessus du couteau mais elle s’arrête à la moitié du manche. Ces couteaux sont plus résistants qu’un stick tang mais pas aussi solides qu’un un full tang.

Contruction intégrale

Les couteaux à lame fixe dotés d’une soie intégrale sont relativement rares mais très populaires chez les amateurs de couteaux. En principe, la construction intégrale pour les couteaux de production est très similaire au full tang. Il y a bien entendu des exceptions, malheureusement celles-ci ne se trouvent pas dans notre gamme. L’épaisseur de l’acier est la même sur toute la longueur du couteau mais vous y trouverez une mitre aussi appelée garde. Celle-ci faisant partie intégrante de la pièce d’acier, elle rend la conception plus difficile.

Le Böker Vollintegral 2.0 a une magnifique construction intégrale
De près, vous pouvez clairement voir que la mitre fait partie intégrante de la soie du couteau

Cette particularité rend l’équilibre de ce couteau proche de la perfection. Un poids supplémentaire est ajouté juste devant le placement de votre index de sorte à ce que le centre de gravité soit exactement où vous le voulez. De plus, cette construction est magnifique de par la transition subtile de la mitre au manche du couteau.

Bien sûr, là encore, il y a des inconvénients. La mitre rend le couteau relativement lourd. De plus, ce genre de construction étant difficile, cela devient très coûteux. Il faut utiliser beaucoup de matériau pour finir avec une pièce d’acier plutôt mince. En effet, la pièce d’acier de départ doit être de l’épaisseur de la mitre pour ensuite être fraisée pour faire apparaitre la lame et la soie. Cette méthode ne devient pas moins chère en étant fabriquée sur une ligne de production. Vous trouverez donc souvent ce type de modèles avec des couteliers concevant des couteaux sur mesures et entièrement faits à la main.

Full tang mix

Fällkniven est la marque la plus populaire de la catégorie couteaux à lame fixe. Beaucoup de leurs modèles sont conçus de façon similaire au full tang avec quelques différences.

Le Fällkniven F1 et le Mora Garberg ont tous les deux une construction full-tang qui est enveloppée par le matériau du manche

Fällkniven choisit d’utiliser la lame comme soie pour une construction très solide. Une pièce de caoutchouc est ensuite insérée autour de la lame pour former un manche intégral afin que vos mains n’entrent pas en contact avec l’acier. Tout comme le stick tang, cette construction est idéale dans des conditions très froides. Le coutelier suédois Mora conçoit, entre autres, sa gamme Mora Garberg de la même façon.

Conclusion

Il est clair qu’avec autant d’acheteurs aux profils différents attendent des couteaux tout aussi différents. Instinctivement, on a tendance à toujours opter pour le couteau le plus robuste mais il est parfois nécessaire de se demander si c’est vraiment utile. Dans de nombreux cas, un couteau plus léger ou mieux adapté au froid sera un bien meilleur compagnon qu’un couteau trop lourd qui va vous geler les mains.